Q: Clémence, d’où viens-tu ? Quel est ton parcours?
Originaire de LYON, j’y ai fait une partie de mes études. J’ai ensuite rejoint Bordeaux car un Master qui m’intéressait particulièrement y était proposé: “Justice, Procès, Procédures”. J’ai passé l’examen du Barreau avec succès en septembre 2020. J’ai alors intégré l’Ecole des Avocats de BORDEAUX et je poursuis ce cursus par un stage au CMAP.
Q: Comment en es-tu arrivée au Droit?
Le droit est une passion de toujours. Dès le collège, je me découvre un intérêt pour le métier d’avocat, même si je n’en ai alors qu’une vision partielle et probablement romancée. J’étais déjà particulièrement attirée par cette possibilité de me mettre au service de l’autre et de redonner de l’humanité et de la justice là où elles peuvent vite être oubliées. Par la suite, je vais découvrir la logique et la technicité juridique, qui me fascinent.
Q: Comment la médiation arrive-t-elle dans ton parcours?
Au travers de stages en Cabinet, je découvre l’activité quotidienne des praticiens. Je suis marquée par l’omniprésence de la gestion contentieuse du litige qui cristallise les parties dans leur conflit en ne leur permettant pas de résoudre le différend personnel sous-jacent. J’en viens à la conclusion qu’il manque peut-être un chaînon, une étape dans la gestion du différend telle qu’on la pratique de manière classique.
Un stage en Magistrature me permet d’appréhender “l’envers du décor” mais la rencontre personnelle avec les parties me fait alors défaut. Je sors ainsi de ces expériences à la fois avec l’intuition que le contentieux doit être traité “autrement” et l’envie d’accorder à la relation humaine une part importante dans ma future activité. Je m’imagine toujours Avocat, mais désormais également formée à la Médiation.
Q: Comment découvres-tu le CMAP?
Dès ma Licence, je trouve assez facilement la référence au CMAP dans certains événements dédiés à la médiation, et je consulte les publications du Centre. Mais c’est surtout par ma participation au Concours de la Médiation commerciale, organisé chaque année par le CMAP, que je vais être en immersion.
Mon équipe prend part à la compétition de mars 2021, tenue pour la première fois en version 100% digitale, et nous accédons à la troisième place lors du premier tour. Nous étions très fiers! Je m’étais beaucoup préparée, au point d’écouter des médiations durant mes runnings (rires)! J’ai appris énormément à cette occasion, en ayant l’opportunité d’agir en qualité de médiateur puis via les échanges avec les membres du Jury, tous Professionnels et Médiateurs aguerris. C’est incontestablement une expérience très enrichissante.
Q: En quoi consiste ton job au CMAP ?
J’ai intégré le Pôle Procédure et j’exerce donc au quotidien avec l’équipe des Juristes du CMAP. J’ai reçu une formation interne sur la gestion des procédures de médiation commerciale, sociale et d’arbitrage du Centre.
Outre des travaux de recherche, je suis tout particulièrement en charge de l’activité de médiation de la consommation, et suis par conséquent en contact régulier à la fois avec les entreprises et les consommateurs. Concrètement, je gère les saisines reçues, j’en vérifie la recevabilité, propose le cas échéant aux entreprises de mettre en place une procédure et désigne ensuite un médiateur.
Le pool de Juristes du CMAP accompagne l’entreprise tout au long du processus de médiation. La pédagogie mise en place est l’un des points forts du Centre.
Afin de compléter mon apprentissage de la médiation, je serai amenée à observer une médiation puis à suivre l’un des séminaires de l’Institut 131, l’organisme de formation du CMAP.
Q: Quelle est ta vision de ce métier, que l’on pourrait appeler “Juriste MARD”?
A mon sens, les Juristes spécialisés dans les modes alternatifs ont pour vocation de “chercher la profondeur”, ne pas rester en surface du seul conflit exprimé. Mon mentor me répétait souvent: “Quand tu reçois un client, ne t’arrête jamais à la demande, recherche toujours le besoin”. C’est un principe inspirant auquel je tiens.
Les Juristes MARD considèrent par ailleurs que leur mission est de restaurer la relation, en encourageant la communication souvent brisée. Il convient donc d’avoir une appétence et une aptitude à apaiser le conflit.
On ne retrouve bien entendu pas uniquement des “soft skills” dans les profils de Juristes MARD. Des techniques de communication, psychologie, ainsi que des outils précis existent et doivent faire partie du socle de connaissances.
Dans les années qui viennent, et en particulier au sortir d’une crise mondiale économique, sanitaire et sociale, je crois que les MARD ont beaucoup d’avenir. Premièrement, par leur déploiement souhaitable dans la formation initiale des juristes. Ensuite, je vois un probable développement de la médiation entre particuliers, à tous niveaux de la vie quotidienne (famille, travail, santé, enseignement, voisinage, etc.). Enfin, pour ce faire, je crois fondamental “d’éveiller” les conseils et décideurs du monde juridique.
De manière générale, je pense que la médiation doit être intégrée dans la pratique plutôt qu’imposée. Elle doit, autant que faire se peut, rester le fruit d’une démarche vertueuse, décidée par deux parties.
Propos recueillis par Marjolaine RATIER
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